Les cuirs de revêtements de l'étage

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Les cuirs de revêtement sont des cuirs appliqués sur les murs pendant le 18e siècle. L’ensemble de cuir doré présent au Musée des Arts décoratifs de la ville de Namur est à considérer comme un ensemble exceptionnel.

Ces cuirs étaient très répandus au 18e siècle en Europe, et largement destinés aux demeures royales et princières. Les cuirs de revêtement sont réalisés en plusieurs parties. La basane, le cuir le plus souple, issu du mouton, est recouvert de feuilles d’argent. Cet ensemble va servir de base au décor. Les cuirs sont ensuite dorés grâce à un vernis jaune. Les décors représentés sur les cuirs peuvent être dessinés, peints ou juste soulignés avec des huiles. Les décors s’inspirent des peintures ou des séries de tapisseries (aussi appelées tentures) de l’époque.

Ces cuirs viennent d’abord d’Espagne. Leur technique est copiée et ils sont ensuite produits en Italie, en Hollande et en France. Les cuirs sont souvent appelés “cuir de Cordoue” même s’ils ne sont pas produits en Espagne. Les “cuirs de Cordoue” sont des cuirs en reliefs, peints à la main. La fabrique de cuirs connaît des progrès techniques, comme le gaufrage qui donne des effets visuels aux peaux, c’est-à-dire qu’il donne du relief aux décors. Ces progrès comprennent également les scènes historiées : les scènes ne sont plus limitées à une seule peau, mais elles sont continues et forment de véritables tableaux. Grâce à cette innovation, les scènes gagnent en cohérence et en vivacité.

Le Musée des Arts décoratifs de la ville de Namur abrite une importante réserve de cuirs de revêtement. En 2013, plusieurs campagnes de restaurations sont lancées afin de protéger les cuirs d’une grande salle à l’étage qui se dégradent. Ces campagnes mènent vers des recherches plus poussées sur ces cuirs, avec un dépouillage des archives du musée depuis 1935. Il n’y avait encore eu aucune recherche sur ces cuirs : leur composition et leur origine étaient donc méconnues. Grâce à ces investigations, il apparaît que les cuirs ont été retirés d’une demeure à Avignon, puis envoyés à Paris et achetés en 1952 chez Drout par la ville de Namur. La restauration des cuirs amènent à mieux comprendre leur composition. Il s’agit de plusieurs panneaux de cuir de Cordoue orné de reliefs et d’une couche picturale montés les uns à côté des autres à l’aide de bandelettes de cuir. C’est l’entreprise Cordovano de Gent qui répond à la demande de restauration. L’ensemble des cuirs est exceptionnel par sa taille, mais surtout par la richesse de ces décors. Également, les frises ont été conservées ce qui est particulièrement rare.

Emma Laurent

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