L'Atelier Rouge - Luc PEROT

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Luc PEROT - L'atelier rouge
Peinture sur toile, 115 x 95 cm
Signée et datée dans le coin inférieur gauche :
Perot 67

« J'aime les rythmes amples et muraux, les couleurs sonores, les plages vides qui respirent. Mon expression picturale passe par ces composantes essentielles. J'ai d'abord le souci de compositions très charpentées, conquête du langage suivie de la prospection de l'imaginaire pour passer ensuite à la couleur et ses ivresses ». Ainsi parlait Luc Perot. Il y a bien des « plages vides qui respirent » dans cette toile qui décline par plans, en plages, le rouge dans différentes tonalités jusqu'à l'orange, en passant par le rose. Même les bras du modèle se fondent dans la couleur dominante. Quelques plages de tailles différentes, parfois comme des taches, ponctuent la composition de noir, de jaune, de blanc et de tons bleutés. Elles lui donnent rythme et consistance.

La femme est un des thèmes de prédilection dans l'œuvre de Luc Perot, à l'instar des intérieurs chaleureux et des jardins fleuris. Par ailleurs « ses paysages, dans lesquels évoluent des figures intemporelles, se teintent d'un accent féérique, sous la magie de larges aplats de rouge, vert, orangé, bleu » (Dictionnaire..., cfr bibliographie). Après avoir entamé sa formation à l'Académie des Beaux-Arts de Namur où il fut élève d'Albert Dandoy, Luc Perot sera celui de Paul Delvaux à l'Ecole nationale supérieure des Arts visuels de La Cambre (Bruxelles) dans l'atelier de peinture monumentale. Il interrompt ses études en 1950 pour embrasser la carrière de professeur à l'Académie de Namur, tout en continuant son chemin de créateur. Influencé par Rik Wouters et les expressionnistes flamands dans sa jeunesse, Perot s'intéressera aussi aux symbolistes (Léon Spilliaert, etc.) et à l'inclassable Matisse. Il s'exprime d'abord par l'abstraction lyrique , cependant teintée de symbolisme. Le rêve, le mystère et la couleur dominent. Vers 1966, suite à un drame dans son entourage, les ambiances deviennent angoissées, le noir tend à dominer.

Il reviendra à la figuration un an plus tard comme ici, dans « L'atelier rouge ». Cet homme affable, très porté au rêve, à la contemplation sur fond d'anxiété voire d'angoisse existentielle, a trouvé sa voie en créant des œuvres baignées d'un intimisme singulier mais en même temps d'une force plastique certaine. Trouvant l'inspiration dans sa vie et le monde qui l'entourait Luc Perot, indifférent aux modes et se refusant à une « manière » stéréotypée, parvenait à passer sans transition du noir et blanc à la couleur la plus intense, d'une touche neutre à une attaque fiévreuse. Sa large production en témoigne.

Dessinateur, aquarelliste et peintre, Luc Perot créa aussi des tapisseries, des affiches et des vitraux. Dès 1945 il exposa à Namur et dans toutes les régions du pays y compris, en 1974, à Laethem-St-Martin, aux côtés de Léon Spilliaert et Paul Delvaux, deux maîtres incontestés de la peinture belge. Il se présenta également à différentes époques un peu partout en France mais aussi en Pologne, que ce soit dans des expositions collectives ou individuelles. Il a enfin reçu plusieurs prix et distinctions. Son œuvre est présente dans de nombreuses collections, tant privées que publiques.          

Thierry Oger


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Sources disponibles à la Bibliothèque communale, venelles des Capucins

CASO, Paul : « Luc Perot 1922 – 1985 » Charleroi, Institut Jules Destrée, 1987
« Arts plastiques dans la province de Namur. 1945 – 1990 », Bruxelles, Crédit communal, 1991
« Dictionnaire des peintres belges du XIVème siècle à nos jours »Bruxelles, La renaissance du Livre, 1995

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